Sam Tanson a rencontré les artistes Paul Kirps et Anthea Missy au Centre pénitentiaire d'Uerschterhaff à Sanem pour découvrir les œuvres d'art réalisées dans le cadre du 1% artistique

Commandées par le ministère de la Mobilité et des Travaux publics et l'Administration des bâtiments publics dans le cadre de la construction du Centre pénitentiaire, ces œuvres ont été créées spécialement pour ces lieux. Cette initiative a permis d'intégrer deux œuvres d'art dans un édifice où l'accès à l'art s'avère souvent plus difficile à mettre en œuvre. Au-delà de son architecture, la construction d'un centre pénitentiaire relève de nombreux défis et les deux artistes ont dû respecter les contraintes liées à la sécurité et l'accès du lieu ou encore des contraintes d'ordre technique pour la réalisation de ces œuvres. Il s'agit toutefois d'une démarche essentielle d'humanisation du système pénitentiaire aux yeux de la ministre de la Culture, qui est également ministre de la Justice, et a à ce titre pris plusieurs initiatives promouvant la culture dans le monde carcéral.

L'œuvre Flowers and Silence (2022) de Anthea Missy se déploie sur les quatre murs de l'entrée principale du personnel. L'artiste a souhaité inscrire sa proposition artistique dans le projet architectural du bureau Christian Bauer et Associés Architectes SA. Bien que la peinture murale aux formes organiques, et jouant sur les transparences des lignes et des aplats, rompt avec les lignes géométriques de l'habillage du mur, le choix des tonalités gris clairs répond à l'esthétique du lieu. L'artiste s'est inspirée de sa première visite du lieu lors de laquelle elle était particulièrement marquée par le silence de l'édifice en construction au cœur des champs de Sanem. Le titre de l'œuvre, emprunté à une chanson des Sneaker Pimps de l'album Splinter (1999), est également un clin d'œil à cette expérience.

L'œuvre monumentale Cycles (2022) de Paul Kirps dans la salle de visites est quant à elle une réflexion créative autour du regard que nous portons à la vie carcérale. L'artiste a voulu mettre en relief le lien qui nous relie en tant qu'êtres humains et en tant qu'habitants de cette planète. La réflexion de l'artiste s'articule autour des cycles qui régissent notre monde, que ce soit celui des saisons, le jour et la nuit, le cycle circadien etc. En puisant dans l'esthétique des schémas explicatifs de publications pédagogiques ou encore scientifiques, l'artiste s'éloigne pour cette œuvre de son langage abstrait en introduisant des éléments figuratifs et se réfère à l'évolution perpétuelle de la vie et de la nature. Les éléments visuels de cette installation murale qui se déploie sur 19 mètres ont été imprimés directement sur des panneaux de bois brut montés sur les murs.

"Je remercie les artistes Anthea Missy et Paul Kirps, dont les œuvres s'intègrent parfaitement dans les espaces attitrés, témoignant de leur engagement avec et de leurs réflexions autour du contexte particulier qu'est le milieu carcéral", a estimé la ministre de la Culture, ministre de la Justice, Sam Tanson, en fin de visite.

Ces deux œuvres ont été réalisées dans le cadre de la loi modifiée du 19 décembre 2014 relative 1) aux mesures sociales au bénéfice des artistes professionnels indépendants et des intermittents du spectacle 2) à la promotion de la création artistique, dont l'article 10 prévoit d'affecter un pourcentage du coût total de l'immeuble à l'acquisition d'œuvres artistiques à intégrer dans l'édifice lors de la construction d'un édifice par l'État entre autres.

Communiqué par le ministère de la Justice et le ministère de la Culture