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Sam Tanson et Corinne Cahen ont présenté le concept du "programme de transition" pour anciens détenus
La transition de la prison à la vie en liberté est souvent très complexe. Pour les personnes concernées, la sortie de prison s'accompagne d'un grand nombre d'épreuves, que ce soit le rétablissement des liens familiaux, amicaux et sociaux, la recherche d'un travail ou la quête d'un logement. Malgré un travail en amont du Service psychosocial et socio-éducatif (SPSE) et du Service central d'assistance sociale (SCAS), un certain nombre d'ex-détenus ont du mal à réintégrer la société.
En date du 27 octobre, la ministre de la Justice, Sam Tanson, et la ministre de la Famille et de l'Intégration, Corinne Cahen, ont ainsi présenté un "programme de transition" entre la prison et la vie en société qui sera mis en place pour aider les personnes en détresse sociale et qui témoignent d'une motivation certaine pour améliorer leur situation personnelle. Étant donné que l'objectif du programme est de faciliter la réintégration des ex-détenus, il s'adresse exclusivement aux personnes bénéficiant d'un droit de séjour sur le territoire luxembourgeois. Au vu des données recensées au cours des dernières années, il est estimé qu'entre cinquante et quatre-vingts personnes par an pourraient être concernées.
Le programme comprend trois phases successives:
a) Hébergement d'urgence (maximum 7 jours)
La situation d'urgence démarre dès la libération du détenu. Si la personne n'a pas d'endroit où loger, elle pourra directement être mise en relation avec un agent de liaison spécialisé dans la problématique liée à l'incarcération et dans l'accompagnement social. La personne se voit ensuite attribuer une place dans une structure d'hébergement d'urgence de type halte de nuit.
Elle peut y rester 7 jours au plus et l'agent de liaison s'engage dès le premier jour de trouver à la personne un hébergement à moyen terme. Durant la première semaine, l'agent de liaison s'engage également à aider la personne à entreprendre toutes les démarches administratives indispensables.
Cette première étape relève intégralement de la responsabilité du ministère de la Justice et les agents de liaison sont sous la tutelle de ce ministère.
b) Hébergement à moyen terme (maximum 6 mois)
Le lien vers une structure d'hébergement à moyen terme pourra se faire soit à partir du CPL ou CPG pour les détenus condamnés sans situation de logement, soit au cours des 7 premiers jours d'une situation d'hébergement d'urgence (p.ex. entre autres pour une personne libérée de la détention préventive).
L'hébergement à moyen terme, qui ne peut pas dépasser une durée de 6 mois, se fait dans les structures d'hébergement existantes gérées par des associations conventionnées par le ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région dans le cadre de la loi du 8 septembre 1998 réglant les relations entre l'État et les organismes œuvrant dans les domaines social, familial et thérapeutique. Durant ces 6 mois, la personne est encadrée et accompagnée individuellement par l'agent de liaison et par les professionnels socio-éducatifs.
c) Autonomisation
Après cette période de 6 mois, elle peut intégrer un logement durable.
Le projet-pilote est suivi par un groupe de pilotage sous la présidence du ministère de la Justice et du ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région; il est composé de représentants du SCAS, du SPSE CPG et SPSE CPL, de l'entente des offices sociaux, de l'Office national d'inclusion sociale (ONIS), du Fonds national de Solidarité (FNS), de la Direction droit pénal et pénitentiaire du ministère de la Justice et de la Division solidarité du ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région.
Une cellule d'encadrement composée d'agents du SCAS, de l'ONIS et du SPSE, assure le suivi régulier des personnes encadrées et apporte aux professionnels des réponses aux questions qui se posent sur le terrain.
Communiqué par le ministère de la Justice et le ministère de la Famille, de l'Intégration et à la Grande Région